Flambeau vénitiens par Jean-Pierre Cottet-Dubreuil

Depuis 20 ans, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil excelle dans la restauration, la reproduction mais aussi la création de pièces d’orfèvrerie d’exception. A la tête de l’atelier RICHARD Orfèvre depuis 2012, ce passionné d’orfèvrerie a gardé ses yeux d’enfant face à la lumière d’une bougie.

« L’ambiance d’un diner éclairé exclusivement à la bougie est incomparable et sublime les convives »

Son amour du Beau est comblé quand l’artisan parisien rencontre Venise. Il tombe rapidement sous le charme de ces grands lustres de verre vénitiens.

Face à cette nouvelle matière, l’Orfèvre nourrit sa curiosité dans différents musées et lectures. La révélation s’opère face à des objets et flambeaux du XVIIIe siècle en verre filigrané. C’est ce qui amène Jean-Pierre Cottet-Dubreuil à déclarer aujourd’hui sa flamme à la Cité des Doges. 

Il imagine pour l’occasion une série de flambeaux qui allie ses talents d’orfèvre à ceux des maîtres verriers de Murano et qui sera présentée Venise. 

« Venise a toujours été une source d’inspiration pour moi. J’y vais régulièrement pour me ressourcer et m’inspirer. C’est véritablement l’âme de ce projet. »

La récompense de la patience

Bien que très opposés, l’argent et le verre ont un point commun : le feu. Ce feu si précieux qui permet à chacune des matières d’être travaillée, étirée, formée, sublimée. 

Quatre ans ont été nécessaires à Jean-Pierre Cottet-Dubreuil pour réveiller un besoin intrinsèque de création en un trio de flambeaux mariant la fragilité du verre à la robustesse de l'argent.

Quatre années de recherches, de dessins, de maquettes, de doutes parfois, mais aussi de rencontres et de découvertes qui ont changé à jamais le regard de l’orfèvre sur son métier.

Un travail qui a été grandement facilité par les différents confinements octroyant à Jean-Pierre Cottet-Dubreuil plusieurs semaines d’un temps précieux que le quotidien de son métier ne lui offrait guère.

« Après 20 ans d’atelier, j’avais besoin de me challenger et de me retrouver face à mes propres contraintes techniques. Ce projet m’a réconcilié avec mon métier en me replongeant dans toutes les dimensions de celui d’orfèvre, tant techniquement qu’artistiquement. »

Réinterpréter les classiques 

De nombreux voyages à Murano ont été nécessaires afin de trouver l’artisan verrier partageant les mêmes exigences que Jean-Pierre Cottet-Dubreuil et capable de donner vie à sa réinterprétation du bougeoir classique, évocation des cabinets de curiosités des plus grands palais. 

Malgré la barrière de la langue qui aurait pu bloquer un projet aussi complexe, les deux artisans ont su dialoguer grâce au geste de la main. Celui qui dessine le flambeau et celui qui le réalise. 

160. C’est le nombre d’heures de travail qu’aura nécessité chaque paire de flambeaux. Après avoir  dessiné à la main son modèle idéal, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil s’est attelé au design des 3 décors : Pyrite, Corail, Bouquet. Un véritable défi technique s’est posé à lui quant aux systèmes de fixation qui se devaient d'être efficaces et invisibles. Un défi relevé grâce à la dextérité de Jean-Pierre Cottet-Dubreuil et à la maitrise de son métier. 

Certains décors ont été maquettés en cire puis fondus, d’autres ont été directement façonnés, ciselés, découpés dans l’argent. Une fois ces éléments fabriqués, ajustés, polis, ils ont été recouverts d’or afin que l’argent massif devienne Vermeil. Pour peaufiner son œuvre, l’orfèvre a, de ses mains expertes, bruni à l’agate certaines parties pour leur apporter tout leur éclat.

Assemblés à leur support en verre soufflé bouche, les décors semblent s’élancer dans un même mouvement à la recherche de leur élément commun, la flamme. 

« Cette partie du projet a sans doute été la plus enthousiasmante car elle m’a replongé dans une phase de recherche et développement. Mais aussi la plus stressante puisqu’il fallait que l’association entre le flambeau et le décor reste un mystère. » 

Depuis 1910 et sa création, cinq générations d'orfèvres ont forgé l’identité et la réputation de RICHARD Orfèvre. 

Aujourd’hui, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil continue à faire vivre l’âme de l’atelier niché au fond d’une arrière-cour pleine de charme du 3e arrondissement de Paris.

À la tête de l’atelier et de son patrimoine d'exception depuis 2012, il met toute sa passion et son savoir-faire au service de la création de collections classiques et contemporaines dédiées aux particuliers comme aux professionnels.