Alchimie Vénitienne

Deux ans après avoir présenté ses « Flambeaux Vénitiens » à Homo Faber (Venise), le maître orfèvre Jean-Pierre Cottet-Dubreuil, dévoile pour la nouvelle édition de l’événement phare des métiers d’art contemporains « Alchimie Vénitienne ». À travers cette collection de 5 pièces uniques estampillées, Richard Orfèvre, le maître orfèvre affirme son talent de créateur et renouvelle son admiration pour l’art verrier de Murano.

Avec « Flambeaux Vénitiens » et leur suite « Alchimie Vénitienne » qui conjugue les virtuosités, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil s’émancipe du riche héritage de Richard Orfèvre pour affirmer sa signature propre. Il témoigne ainsi d’une vision contemporaine de l’orfèvrerie et illustre, aux yeux d’une clientèle de collectionneurs éclairés, la capacité de Richard Orfèvre d’accompagner la réalisation de pièces les plus audacieuses.

Cette nouvelle collection de 3 coupes et d’une paire de flambeaux réitère la prouesse de marier la fragilité naturelle du verre, au poids solide du métal. Elle approfondit aussi la relation nouée avec le maître verrier Davide Fuin à qui Jean-Pierre Cottet-Dubreuil a demandé d’illustrer au-delà de la technique du verre filigrané, celle du verre calcédoine, identitaire de Murano et toute aussi délicate.

Jaspées, les pièces évoquent la pierre dure. Un effet, qui renforce la matérialité des nouvelles créations et sont un clin d’oeil aux orfèvres allemands d’Augsbourg, célèbres au XVIIe siècle pour la fabrication de coupes somptuaires, aussi spectaculaires que composites. Une inspiration directe, pour les trois coupes d’« Alchimie Vénitienne » qui traduisent dans une esthétique contemporaine la splendeur de ces objets destinés à être exposés dans les « chambres des merveilles » et cabinets de curiosités des princes de l’époque.

Déclaration d'amour à l'art verrier de Murano

Au fil de ses nombreux voyages à Venise, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil a développé une véritable admiration pour l’art verrier de Murano. Nourrie de lectures et de visites de musées, elle s’est fixée sur des flambeaux du XVIIIe siècle qu’il a réinterprété et habillé de vermeil. Une association presque contrenature tant les propriétés des deux matériaux différent et dont l’histoire de l’art connaît peu, sinon pas de précédent.

Pour la réaliser, il a d’abord fallu rencontrer Davide Fuin l’un des derniers maestros de Murano capable de travailler à ce niveau de finesse la technique du verre filigrané soufflé à la bouche. Le reste fut affaire de talent, de détermination et de temps : pas moins de 160 heures pour achever chacune des trois premières paires de flambeaux présentées sur l’édition 2022 d’Homo Faber.

Éclosion d'une nature mystérieuse et envoutante

Si formellement les coupes de cette collection reflètent cette inspiration de la renaissance, leur ornementation végétale doit beaucoup au travail du créateur vénitien Napoleone Martinuzzi (1892-1977). Une référence particulièrement sensible dans le développement en forme de feuilles d’agave des coupes « Succulentes », qui devient plus
diffuse sur la coupe et la paire de flambeaux « Pavot ».
L’éclosion d’une nature mystérieuse n’en demeure pas moins le fil rouge de cette collection, qui compose dans son ensemble un paysage précieux et envoutant.

" J’ai imaginé des plantes plus ou moins inquiétantes, plus ou moins fantasmées."

Des pièces uniques de facture inédite

Le process de création de Jean-Pierre Cottet-Dubreuil débute en interaction avec le verrier, auquel il apporte le dessin des pièces pour lesquelles il précise les textures et couleurs attendues.
Une fois les objets de verre livrés, l’habillage en métal précieux, jusqu’alors uniquement esquissé, précise ses volumes. Avant d’être façonnés, les volumes des décors sont maquettés à l’aide de plastiline ou de feuilles de cire. Ensuite, ils seront découpés, mis en forme, ciselés et ajustés au verre. Une fois fabriqués, les décors sont polis puis dorés pour transformer l’argent en vermeil.
S’en suit un brunissage à l’agathe où, plus que le brillant, l’orfèvre recherche à jouer avec des effets mats au rendu contemporain.

Pour la collection de flambeaux « Pavot », les feuilles de vermeil entrent en contraste avec des têtes de pavot en argent oxydé. Chaque élément est entièrement fabriqué à la main et nécessite plusieurs heures de travail. La fabrication d’autres décors réclame l’usage d’une feuille d’argent épaisse. La maitrise de l’orfèvre consiste à domestiquer cette matière, l’emboutir, la ciseler pour préciser le dessin souhaité.
Pour autant, la plus grande prouesse de l’artisan est aussi la moins perceptible. En spécialiste, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil a travaillé sur un montage à la mécanique ingénieuse et invisible, qui anticipe l’éventualité des restaurations futures. L’indice d’un savoir-faire qui touche à la perfection.

Depuis 1910 et sa création, cinq générations d’orfèvres ont forgé l’identité et la réputation de l’atelier RICHARD Orfèvre.

Aujourd’hui, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil continue à faire vivre l’âme de l’atelier niché au fond d’une arrière-cour pleine de charme du 3e arr. de Paris.

À la tête de l’atelier et de son patrimoine d’exception depuis 2012, il met toute sa passion et son savoir-faire au service de la création de collections classiques et contemporaines dédiées aux particuliers comme aux professionnels.